CHRONIQUE #102 | 𝒫arée pour percer

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𝓖𝑒𝓃𝓇𝑒 : Contemporain

𝓣𝒾𝓉𝓇𝑒 : Parée pour percer

𝓐𝓊𝓉𝑒𝓊𝓇 : Angie Thomas

𝓔𝒹𝒾𝓉𝒾𝑜𝓃 𝑒𝓉 𝓟𝒶𝓇𝓊𝓉𝒾𝑜𝓃 : Nathan (2020)

𝓝𝑜𝓂𝒷𝓇𝑒 𝒹𝑒 𝓅𝒶𝑔𝑒𝓈 : 493 pages

ℛ𝑒́𝓈𝓊𝓂𝑒́ : A 16 ans, Bri s’imagine devenir la plus grande rappeuse de tous les temps, comme son père avant qu’il ne soit tué par un gang. Mais lorsque sa mère perd son emploi et que leur propriétaire les menace d’expulsion, la jeune fille n’a plus le choix. Réussir dans la musique n’est plus un rêve mais une nécessité.

ligne-rose

𝚂𝙴𝚁𝚅𝙸𝙲𝙴 𝙿𝚁𝙴𝚂𝚂𝙴

𝒰n roman important et prenant, plein d’humour et d’amour, et clairement à charge contre le racisme, un vrai plaisir !

ressenti-livre

𝒥e n’ai pas lu le précédent roman d’Angie Thomas, The Hate U Give. En effet, j’ai vu le film et il m’a tellement retournée que je me suis dit que le livre n’arriverait pas à en faire autant. C’était un film terriblement bouleversant, j’ai pleuré du début à la fin, poignant et à charge. Celui-ci va également être adapté en film et j’ai hâte de voir ce qu’il va donner. Je pense qu’il sera moins émouvant mais toujours aussi prenant, comme le roman. Angie Thomas a un véritable don pour parler de ce qu’elle connait en distillant la violence, l’humour et la dénonciation dans une recette parfaite. Je n’ai pas eu de coup de coeur pour ce roman, mais le sentiment qui en ressort est très fort, une sorte de colère face au racisme, mais aussi de l’apaisement, parce que Bri a trouvé sa voie par les mots et non la violence, pour dénoncer au monde ce que les siens vivent au quotidien. Elle joue à merveille sur les clichés de la banlieue avec un personnage principal déterminé mais fragile au fond. J’ai bien apprécié que Bri soit bien entourée d’amour, même s’il y a parfois des conflits. C’est en fait un roman où l’amour supplante la violence au final. Je trouve les thèmes de l’addiction et de la vision que les autres ont de nous (le fait que les autres n’entendent que ce qu’ils veulent bien, surtout les Blancs ici) très bien traités également !


𝒜u début, je vous avoue que j’ai eu un peu de mal avec la traduction. Je la trouvais justement trop clichée, familière et peu naturelle, mais ça s’est amélioré et je me suis habituée ! La traduction des rap était suffisamment percutante et avec de belles rimes mais je pense qu’en anglais, ce doit être encore plus intéressant. Je n’apprécie pas particulièrement le monde du rap, donc c’est un point qui ne m’a pas transcendée plus que ça. C’est très vite plein d’humour parce que c’est l’une des seules manières de faire face à la violence. Les références à la culture  geek et populaire sont excellente ! Bri est une jeune femme pleine de répondant, qui veut percer dans le rap et sortir sa famille de la misère dans laquelle elle vit. Son père, tué par un gang, était un rappeur connu et respecté dans le quartier. Elle veut suivre ses traces mais a à coeur qu’on la voit pour ce qu’elle est, pour son talent à elle et pas celui de son père. J’ai vraiment apprécié sa façon de voir les choses et son talent, elle méprise les rappeurs qui ne parlent que de filles et d’argent alors qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent. Elle veut parler de la vraie vie et de la souffrance des personnes racisées mais se laisse un peu emporter par son désir d’aider sa famille et s’oublie un peu dans l’histoire. La fin m’a beaucoup satisfaite pour ça, elle arrive enfin à se trouver.


𝒥e l’ai beaucoup appréciée, elle est très honnête et suivre son cheminement de pensées au fur et à mesure de son évolution était agréable. Elle est réaliste, même si parfois épuisante parce qu’elle s’enlise dans les problèmes et que sa voix prend une autre dimension dès qu’elle perce un peu. Le roman est bien rythmé, entre sa vie de lycéenne, dans sa famille et le monde du rap à côté. Je ne connaissais pas bien cet univers, avec le principe des ring, les enregistrements en studio… donc c’était un aspect très intéressant à lire. Tout comme la violence subie par les minorités, notamment au sein du lycée avec les vigiles qui s’attaquent toujours aux mêmes personnes ! Ça rend dingue de lire ça, et on comprend tellement la haine que les Noirs, les Latinos vouent à la police ou aux institutions qui ne les respectent pas. On voit Bri évoluer dans un monde où elle n’est pas respectée et où elle sait pertinemment qu’elle n’a pas 36 choix pour s’en sortir. J’ai eu un peu peur de la tournure que ça risquait de prendre à un moment mais l’autrice lui a fait prendre la voie de la lumière, tout en ne cessant de dénoncer l’injustice des siens. Il y a un aspect féministe pas désagréable avec la rébellion de Bri dans le monde du rap très masculin où on la prend pour une petite fille.


ℒes autres personnages étaient vraiment un point très positif du roman, qui dépassent les clichés qu’on leur donne au début. Il n’y a que la tante Pooh, qui respecte bien le moule dans lequel elle s’est mise seule, même si elle a des circonstances atténuantes. J’ai beaucoup aimé la mère et le frère de Bri qui l’aiment et sont prêts à tout pour elle, leur relation est vraiment belle, et même si Bri pense que le mensonge est le meilleur moyen de protéger tout le monde, ils la remettent dans le droit chemin juste avec de l’amour. Quant à ses amis, Sonny et Malik, ils m’ont bien fait rire, surtout Sonny ! Il est à l’opposé de ce que l’on doit être en banlieue, et on voit bien la tristesse qu’il a face à ça, mais il est entouré par ses proches. C’était d’ailleurs sympathique de voir l’effet de famille dans la banlieue, entre les amis, il y en a toujours pour aider les autres, malgré le fait que tout le monde soit pauvre. C’est d’ailleurs souvent là qu’il y a la plus belle entraide… Curtis m’a vraiment étonnée, tout comme sa relation avec Bri ! Leurs discussions étaient tellement drôles et mignonnes, il est attentionné même s’il passent leur temps à s’envoyer des piques.

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