CHRONIQUE #90 | 𝒟ry

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𝓖𝑒𝓃𝓇𝑒 : Anticipation

𝓣𝒾𝓉𝓇𝑒 : Dry

𝓐𝓊𝓉𝑒𝓊𝓇 : Neal & Jarrod Shusterman

𝓔𝒹𝒾𝓉𝒾𝑜𝓃 𝑒𝓉 𝓟𝒶𝓇𝓊𝓉𝒾𝑜𝓃 : Collection R (2018)

𝓝𝑜𝓂𝒷𝓇𝑒 𝒹𝑒 𝓅𝒶𝑔𝑒𝓈 : 450 pages

ℛ𝑒́𝓈𝓊𝓂𝑒́ : Avez-vous déjà eu vraiment soif ? La sécheresse s’éternise en Californie et le quotidien de chacun s’est transformé en une longue liste d’interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches… Jusqu’à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre. Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.

ligne-rose

𝒰n récit d’anticipation très plausible, ce qui rend la lecture plutôt oppressante et l’on se retrouve vite assoiffé. Voir l’évolution de la société par le biais des personnages dans une situation de survie était particulièrement impressionnant.

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𝒥e ne classe pas ce roman en dystopie parce que c’est trop réaliste pour en être. La Californie et ces états américains se rapprochent de plus en plus de ce cataclysme et la dénonciation opérée dans le récit est très percutante. Les auteurs appuient sur la responsabilité des gouvernements et de politiques pour gérer les crises et surtout les anticiper. Parce que le plus horrible dans ces cas-là, c’est que les milliers de morts pouvaient très bien être évités, et ça, on le voit tout les jours. C’est d’actualité, partout dans le monde, nous manquerons bientôt d’eau potable, mais dans les régions arides, c’est encore plus proche. Et bien ça ne m’a clairement pas donné envie d’emménager là-bas. On se sent à la fois à distance de ce que vivent les personnages parce qu’on vit de l’autre côté de l’océan, mais l’ambiance est si oppressante et nous donne tellement soif qu’au final, c’est assez immersif. J’ai vraiment apprécié que le roman se passe dans notre monde, avec tous nos repères, il n’y a rien qui change et ça joue beaucoup.


𝒪n peut dire que le suspense est là jusqu’à la fin du récit, la tension monte crescendo. On ne sait pas si nos personnages vont tous s’en sortir et dans quel état. Ils sont livrés à eux-mêmes, loin de leurs parents qui sont eux-mêmes en difficulté et parviennent à créer un groupe, plein de méfiance, mais solidaire au final. Il y a des moments assez violents, notamment un où j’ai été assez choquée. On comprend aussi qu’il faut toujours faire les choses discrètement, ne pas se vanter d’être le meilleur, parce que quand les choses changent, ça peut nous détruire. En soit, c’est surtout un roman bien rythmé, réaliste et qui maitrise à merveille les ravages du dérèglement climatique. C’était sympathique à lire. La fin manque par contre un peu d’intérêt, elle est trop rapide après la montée en puissance des pages précédentes et tout se termine d’une manière trop lisse, je m’attendais à bien pire.


𝒪n suit la très bonne évolution des personnages en même temps que celle de la société et de la situation qui se dégrade peu à peu. Là encore, c’était très crédible, certains gardent leur morale mais n’hésitent pas à se défendre si besoin, d’autres deviennent de gros lâches ou violents et c’est en fin de compte ce qu’ils étaient depuis toujours. Il est vrai que ce type de situation permet de voir le visage des gens. La narration alternée est très bien faite également. J’ai particulièrement apprécié le petit frère d’Alyssa, Garrett, très intelligent et courageux pour son âge. Kelton était aussi attachant malgré son caractère particulier. Ils vivent chacun des choses difficiles et voir leur comportement et leur morale changer est très intéressant. Ça me parait réaliste, tout comme les réactions des animaux. J’ai apprécié qu’il n’y ait pas de romance à proprement parler, c’est, si j’ose dire… rafraichissant. C’est surtout bien plus crédible, parce que quand t’es dans un bourbier pareil, tu as rarement le temps de penser à l’amour niais qu’on voit parfois.

quinze

2 commentaires sur « CHRONIQUE #90 | 𝒟ry »

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