𝓖𝑒𝓃𝓇𝑒 : Dystopie
𝓣𝒾𝓉𝓇𝑒 : L’Enceinte 9
𝓐𝓊𝓉𝑒𝓊𝓇 : Ophélie Bruneau
𝓔𝒹𝒾𝓉𝒾𝑜𝓃 𝑒𝓉 𝓟𝒶𝓇𝓊𝓉𝒾𝑜𝓃 : Editions Lynks (2019)
𝓝𝑜𝓂𝒷𝓇𝑒 𝒹𝑒 𝓅𝒶𝑔𝑒𝓈 : 509 pages
ℛ𝑒́𝓈𝓊𝓂𝑒́ : Depuis cent ans, à cause d’une pandémie meurtrière, l’humanité s’est repliée derrière 12 Enceintes. Seule survivante, l’Enceinte 9 voit ses ressources s’épuiser et le collectif Fin du monde, qui prône la fin de l’espèce humaine, monter en puissance. Comment Ysa, tout juste promue policière, parviendra-t-elle à sauver son Enceinte de l’extinction ? […]
𝚂𝙴𝚁𝚅𝙸𝙲𝙴 𝙿𝚁𝙴𝚂𝚂𝙴
𝒰ne dystopie très bien pensée, axée sur l’aspect sociologique et au personnage principal innovant, avec une intrigue rythmée et haletante sur la fin !
𝒢lobalement, c’était une très bonne lecture ! Les dystopies sont généralement du vu et revu et manquent d’originalité. Ici, c’est un peu le cas pour le contexte extérieur et passé, qui manque un peu d’étoffement. Mais l’idée marche vraiment bien ici, puisque tout a été pensé par l’autrice qui a créé une société complète. J’ai eu beaucoup de mal avec les 60 premières pages, je trouvais ça un peu lent mais ensuite, c’est devenu plus rythmé. Après que le monde ait été ravagé par un virus particulièrement violent, des enceintes ont été créées pour contenir la population saine restante. Après un siècle, il ne reste plus que l’Enceinte 9, qui a perdu tout contact avec les autres. De ce fait, le lecteur peut imaginer n’importe quoi et j’apprécie personnellement quand il y a un peu plus de détails, c’est un point qui m’a manqué, j’ai l’impression de rester dans le flou au final. Par contre, l’Enceinte 9, on la connait vraiment très bien, puisque l’on a les points de vue de différents personnages qui nous donnent un aperçu de pas mal de sujets et de pôles dans cette sorte de grande ville.
𝒫our faire court, l’Enceinte 9, après tout ce temps sans sortir dehors, manque de ressources. La Gestion, système qui gère tout ce petit monde (45 000 habitants je crois ?) peine à trouver une solution pour éviter la catastrophe qui s’annonce. Un collectif qui porte bien son nom, Fin du monde, souhaite simplement tuer tout le monde pour éviter à tous de souffrir plus longtemps, mais essaye des actions en attendant. Et les politiques se chamaillent, car l’on se rapproche des élections. Le parti en place souhaite continuer dans sa lancée, sans voir qu’il va droit dans le mur, tandis que d’autres prônent de rouvrir celui-ci pour trouver des ressources ailleurs, malgré le potentiel danger. La police dispose quant à elle d’implants, qui lui permettent de mieux gérer les enquêtes. D’autres vivent dans l’Ombre, ne font donc pas partie de la Gestion et survivent comme ils le peuvent sans se faire repérer par les autorités. J’ai vraiment adoré toute cette société, pensée dans ses moindres détails. Ce n’est pas simplement une dystopie, mais presque un roman d’anticipation.
ℒ’autrice s’est concentrée sur l’aspect politique et moral d’une telle société, qui se rapproche dangereusement de celui dans lequel on évolue depuis récemment. On voit les jeux de pouvoir, les sacrifices que le peuple doit faire parce que le gouvernement ne veut pas perdre la face ni ses privilèges et de nombreuses questions se posent quant aux choix qu’on aurait fait nous. La sécurité d’un refuge dans lequel la société vit depuis un siècle mais qui tombe doucement en ruines ou l’incertitude d’un monde extérieur qui a tué tous ses habitants et dont on ne sait plus rien, mais qui est la seule porte de sortie ? Les personnages en discutent souvent, ça amène des débats sympathiques, notamment entre la Gestion et l’Ombre, et on se met pas mal à leur place. Même le collectif Fin du Monde donne du grain à moudre, leur volonté de départ n’est pas mauvaise au final, et c’est assez facile de les comprendre ! C’est un gros point fort, tout comme les descriptions de l’autrice, qui sont très visuelles et nous permettent d’imaginer la vie dans l’Enceinte 9 assez facilement !
𝓔n ce qui concerne les personnages, je suis un peu mitigée. Ysa est très différente de ce qu’on voit d’habitude. Elle est même le contraire et donc parfois un peu stéréotypée mais elle est attachante et sait réfléchir. Elle est grande, noire, sportive et a du mal à passer inaperçue, fait clairement peu pratique dans les aventures qu’elle va vivre ! Elle vit avec sa meilleure amie depuis l’enfance, Lidari, que j’ai trouvé adorable et dont la loyauté m’a beaucoup plu. Elles rentrent toutes les deux dans la police mais Ysa va sur le terrain et se retrouve donc avec un implant. Sauf que celui-ci n’est pas normal, et qu’il a une véritable intelligence. C’est devenu un personnage à part entière, que j’ai trouvé ultra cool et drôle, comme un ami, simplement très utile ! Par ailleurs, ce point-là aussi aurait mérité d’être plus approfondi… Elle veut aider l’Enceinte 9 à devenir meilleure et a une volonté de justice qui va vite être mise à mal à cause d’un évènement auquel je ne m’attendais clairement pas et qui m’a un peu mise KO sur le coup. L’intrigue devient plus rapide à ce moment-là (la temporalité du roman est assez longue) et les rencontres s’enchainent, prouvant le courage et la ténacité d’Ysa. Les 200 dernières pages sont très intenses et le lecteur se retrouve sans certitudes quant à l’avenir des personnages jusqu’au bout, c’est intelligent. J’ai bien apprécié les personnages de l’Ombre, méfiants mais loyaux, notamment Floyd et son caractère de merde, et surtout le fait qu’il n’y ait pas de romance superflue, qui interviendrait comme un cheveu sur la soupe !
Cela fait quelques temps que je n’ai pas plongé dans une dystopie, justement à cause de ce côté vu et revu dont tu parles. Je pourrais quand même me laisser tenter par celle-ci, ce que tu en dis me plaît beaucoup 🙂
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Elle change un peu, notamment grâce au personnage principal et à l’impression de huit-clos ! J’espère que les dystopies trouveront de quoi se renouveler !
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