CHRONIQUE #55 | De Sang et de Rage

717yr-2bs65lGenre : Fantasy

Titre : Le Destin d’Orïsha T.1 – De Sang et de Rage

Auteur : Tome Adeyemi

Edition & Parution : Nathan (2019)

Nombre de pages : 557 pages

Résumé : Il fut un temps où la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer. Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s’élance dans une quête périlleuse…

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J’étais si étonnée de le recevoir mais très heureuse ! J’appréhendais beaucoup sa lecture parce que c’est l’une des premières fois que je lis un livre aussi diversifié et que tout le monde avait beaucoup d’attente à son sujet. Eh bien, je suis loin d’être déçue puisque c’est un vrai coup de coeur ! 😀

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À mon grand regret, ce n’était que le second livre que je lisais sur la culture africaine. Il faut dire que les ME françaises galèrent un peu encore avec la diversité, quelle qu’elle soit, mais c’est en train de changer. C’est là que je regrette de ne pas lire plus que ça en anglais… cela dit, ce livre n’est pas la meilleure idée pour commencer la fantasy VO, car il est très complexe et utilise un vocabulaire bien particulier. C’est un reproche que j’ai beaucoup vu, que les termes étaient trop compliqués. Je vous avoue qu’au début, j’étais un peu perdue. C’est une culture que je ne connais pas du tout, et les termes africains se mélangeaient aux termes magiques et aux langues différentes. Mais au bout d’une cinquantaine de pages, je m’y suis faite et la lecture est devenue bien plus fluide.

L’univers est absolument dingue. Complexe, plein de petits détails à mettre bout à bout… la mythologie inventée ne laisse rien au hasard et nous permet de rester près du récit, sans en décrocher une seule seconde grâce aux actions qui s’enchainent, sans nous perdre, parfois adoucies par des moments oniriques. On finit le roman à bout de souffle. Ce roman est une véritable fresque, riche colorée et agitée. C’est une magie que je n’avais personnellement jamais lue, et elle est très visuelle, alors ça ne pouvait que me plaire. Le rapport à la religion est aussi abordé du coup, et avec brio, puisque Zélie a des réflexions très intelligentes quant à l’aide à attendre d’eux. Elle ne les attend plus et fait les choses par elle-même. Mais sa confiance envers eux m’a beaucoup touchée, parce que ses dieux sont sa famille. J’ai eu l’impression de remonter aux origines du monde avec cette mythologie, elle faisait plus vrai que nature. Un vrai voyage, qui nous fait voir d’un pays imaginaire et qui dépayse pour mon plus grand plaisir, parfois un peu trash, mais qui n’en est que plus réaliste et immersif.

Zelie from Children of Blood and Bone

On ne peut pas prévoir les rebondissements, les personnages sont particulièrement complexes et attachants, chacun à leur manière. Tout est mis en oeuvre pour qu’on puisse les comprendre, quoi qu’ils fassent ou aient fait dans le passé, ce qui évite totalement le manichéisme. Il y a des histoires d’amour, qu’on voit venir à l’avance. Sauf que pour une fois, ça ne m’a pas dérangé parce que ce n’est pas niais ni « comme un cheveu sur la soupe », ça résulte d’une véritable évolution dans les pensées des personnages, que l’on apprend à comprendre. C’est d’ailleurs bien aidé par la narration, qui passe d’Inan à Amari puis à Zélie et vice-versa. On a donc plusieurs points de vue qui donnent un aspect complet au roman. J’ai aussi trouvé que l’autrice n’hésitait pas à faire souffrir ses personnages, à un tel point que j’étais parfois au bord des larmes. Quand on pense que ça s’arrange, ce n’est jamais vraiment fini. J’apprécie que les auteurs n’hésitent pas à sacrifier leurs personnages, même si ça nous brise le coeur. J’ai beaucoup aimé les personnages de ce roman et m’y suis vite attachée. Zélie est brisée, mais garde un coeur plein d’espoir, avec une évolution sublime à mes yeux. Amari également m’a beaucoup plu, compréhensive, intelligente et badass au besoin ! Inan est intéressant mais trop torturé pour moi ! Quant à Mama Agba, Zu, Roën et bien d’autres, leurs histoires m’ont beaucoup plu par leur diversité.

L’autrice, noire, savait de quoi elle parlait, et cela se sent. La note de fin m’a d’ailleurs rendue triste. J’ai vraiment ressenti son militantisme à travers ses mots (même traduits), on comprend par le biais de la magie les différences et l’oppression que subissent les majis. Ceux-ci sont reconnaissables, noirs de peau et les cheveux blancs. Ceux qui ne disposent pas de cette antique magie sont bien plus blancs et sont devenus la norme. L’on comprend également grâce au contexte historique que l’autrice a instauré, la peur qui vient du pouvoir. C’est cette peur de l’autre qui mène à l’oppression et aux morts, et le roi se cache derrière cette peur pour commettre des choses atroces sans même plus se poser de questions. Du coup, le cheminement de ses enfants à ce sujet est très intéressant à suivre, parce qu’on peut se rendre compte de l’emprise de la famille et de l’embrigadement dont il est dur de se sortir. La morale est surtout qu’à force d’avoir peur des autres, on se détruit soi-même. À bon entendeur…

Et vu la fin, il me faut la suite, ça va chier des bulles, comme on dit ! Et merci la diversité !

coup de coeur

7 commentaires sur « CHRONIQUE #55 | De Sang et de Rage »

  1. Heyyy du coup je suis bien allée voir ta chronique ! 😎 bon je suis encore plus pressée de le recevoir, je le lirai dès ma réception ! J’adore ton analyse surtout vers la fin avec la différence magie/oppression et norme, qui résonne malheureusement trop avec notre monde actuelle. Et j’apprécie le fait que l’autrice parle d’une oppression par laquelle elle est‘ directement concernée !

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